Que faire si des chiens dangereux vivent dans votre quartier?
- lachancelarocque
- il y a 5 jours
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Dernière mise à jour : il y a 4 jours

À la lumière des événements récents à Pont-Rouge
Le 24 avril 2025, un événement tragique est survenu à Pont-Rouge : une dame de 63 ans a été violemment attaquée par cinq chiens alors qu’elle se trouvait dans la cour arrière d’une résidence, celle de son fils. La victime, grièvement blessée, a été transportée d’urgence à l’hôpital. Ce qui soulève l’indignation, c’est que les autorités avaient reçu plus d’une dizaine de plaintes concernant ces chiens dans les mois précédents, sans qu’aucune mesure concrète n’ait été prise pour prévenir une telle attaque.
Cet événement bouleversant nous force à réfléchir : que peut-on faire lorsqu’on soupçonne la présence de chiens dangereux dans notre entourage?
Voici un guide clair pour savoir comment réagir, protéger votre communauté et prévenir le pire.
1.Prioriser la communication avec le propriétaire (quand c’est possible)
Avant d’envisager des démarches officielles, la première étape — lorsque le contexte le permet — est d’ouvrir un dialogue respectueux avec le ou la propriétaire du chien concerné. Dans bien des cas, les gens ne sont pas pleinement conscients des impacts que le comportement de leur chien peut avoir sur le voisinage. Une conversation calme et bienveillante peut parfois suffire à amorcer un changement.
Expliquez vos observations, vos inquiétudes, et surtout, proposez des solutions concrètes. Par exemple :
Suggérer l’aide d’un éducateur canin qualifié en renforcement positif, qui saura accompagner le duo humain-chien de manière respectueuse et efficace;
Partager des ressources sur la gestion du comportement canin;
Proposer des aménagements simples qui pourraient améliorer la qualité de vie du chien et la tranquillité du quartier (clôture mieux sécurisée, sorties plus fréquentes, stimulation mentale, etc.).
L’objectif ici n’est pas de blâmer, mais d’offrir du soutien pour améliorer la situation, tant pour le chien que pour les humains qui l’entourent. Cette approche favorise un climat de confiance et de cohabitation harmonieuse, tout en plaçant le bien-être animal au cœur de la discussion.
Bien entendu, cette approche est à privilégier si vous vous sentez en sécurité et si la relation de voisinage le permet. Si vous avez des craintes quant à une réaction agressive ou hostile du propriétaire, il vaut mieux passer directement aux étapes suivantes.
2.Agir dès les premiers signes inquiétants
Il n’est pas nécessaire d’attendre qu’un incident survienne pour intervenir. Si un chien démontre des comportements menaçants — grognements, poursuites, comportements de prédation, morsures ou agressivité — il est important d’agir rapidement.
En cas d’urgence :
Composez le 911 si une personne ou un animal est en danger immédiat.
Pour un signalement non urgent :
Contactez votre service de police local ou votre municipalité pour faire une plainte officielle;
Communiquez avec la SPA, SPCA ou fourrière municipale responsable de la gestion animale dans votre secteur. Ces organismes peuvent intervenir rapidement, évaluer la situation sur le terrain et transmettre l’information aux autorités compétentes.
3.Documenter les événements
Une plainte est beaucoup plus solide lorsqu’elle est appuyée de faits précis. Tenez un registre contenant :
Date et heure de l’événement
Description du ou des chiens (nombre, race apparente, taille, couleur)
Comportement observé
Endroit exact
Témoins présents
Photos ou vidéos, si vous pouvez en prendre sans vous mettre en danger
4.Comprendre les responsabilités légales
Au Québec, la Loi visant à favoriser la protection des personnes par la mise en place d’un encadrement concernant les chiens donne aux municipalités le devoir de :
Réagir à toute plainte signalant un chien potentiellement dangereux;
Évaluer les chiens et imposer des mesures de contrôle (muselière, laisse courte, stérilisation, etc.);
Émettre, au besoin, un avis de dangerosité, pouvant aller jusqu’à l’euthanasie dans les cas extrêmes.
Les propriétaires de chiens, eux, doivent respecter plusieurs règles : enregistrer leurs chiens, les garder sous contrôle en tout temps et suivre toutes les directives imposées par la municipalité.
5.Suivi avec le MAPAQ (au besoin)
Dans les cas plus graves, les municipalités peuvent aussi collaborer avec le MAPAQ (Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec), qui encadre les lois sur la sécurité des chiens dangereux. Ce ministère peut offrir un soutien supplémentaire dans le traitement des situations les plus préoccupantes.
6.Ne pas hésiter à faire plusieurs signalements
Dans le cas de Pont-Rouge, il y avait eu plusieurs signalements des citoyens du voisinage, mais ceux-ci n’ont pas été suivis d’interventions suffisantes. Si vous vous sentez ignoré·e par les autorités, persévérez. Chaque plainte compte, et plusieurs rapports provenant de différentes personnes peuvent avoir plus de poids.
Encouragez vos voisins à faire de même. Une communauté vigilante est souvent la meilleure défense.
7.Impliquer les élus et les médias, si nécessaire
Si les démarches officielles ne donnent aucun résultat :
Contactez votre conseiller municipal pour demander une évaluation urgente de la situation.
Contactez les médias locaux si vous estimez que le problème met en danger la population et reste sans réponse.
Informez votre communauté à travers des groupes de voisinage ou des publications citoyennes, en respectant la confidentialité des personnes impliquées.
En conclusion
L’histoire survenue à Pont-Rouge nous rappelle que même dans un cadre privé ou familial, une attaque peut survenir si les chiens sont laissés sans surveillance ou s’ils présentent des comportements problématiques non pris en charge.
La sécurité collective dépend de notre vigilance individuelle.
Si vous avez un doute, si vous avez peur, ou si vous avez observé des signes d’agressivité chez un ou plusieurs chiens de votre secteur : SIGNALEZ -LE ! Documentez. Mobilisez. Ne restez pas silencieux.
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